Sammlung der Entscheidungen des Schweizerischen Bundesgerichts
Collection des arrêts du Tribunal fédéral suisse
Raccolta delle decisioni del Tribunale federale svizzero

BGE 139 IV 191



Zurück zur Einstiegsseite Drucken

Urteilskopf

139 IV 191

25. Extrait de l'arrêt de la Ire Cour de droit public dans la cause X. contre
Ministère public central du canton de Vaud (recours en matière pénale)
1B_81/2013 du 14 mars 2013

Regeste

Art. 236 StPO; keine periodische automatische Haftprüfung im vorzeitigen
Strafvollzug.
Die Untersuchungshaft endet mit dem vorzeitigen Antritt einer
freiheitsentziehenden Sanktion (Art. 220 Abs. 1 StPO). Wenn die verhaftete
Person dem vorzeitigen Strafvollzug zustimmt, verzichtet sie auf eine
periodische automatische Überprüfung ihrer Haft. Sie hat jedoch in Anwendung
von Art. 31 Abs. 4 BV sowie Art. 5 Ziff. 4 EMRK die Möglichkeit, jederzeit ihre
Freilassung zu beantragen (E. 4).

Sachverhalt ab Seite 192

BGE 139 IV 191 S. 192

A. X. s'est trouvée en détention provisoire le 3 avril 2012, sous la prévention
d'escroquerie par métier, subsidiairement d'utilisation frauduleuse d'un
ordinateur par métier. Sa détention provisoire a été régulièrement prolongée
par le Tribunal des mesures de contrainte du canton de Vaud, en dernier lieu
pour une durée de trois mois jusqu'au 3 janvier 2013.
Le 8 novembre 2012, X. a demandé au Ministère public de l'arrondissement de
Lausanne (ci-après: le Ministère public) la mise en oeuvre d'une procédure
simplifiée ainsi que la possibilité de bénéficier du régime d'exécution
anticipée de la peine. Le 13 novembre 2012, le Ministère public a autorisé
l'intéressée à exécuter sa peine de manière anticipée (art. 236 al. 1 CPP). X.
a été renvoyée en jugement par acte du 7 janvier 2013. La date du jugement
n'est pas fixée.
Le 11 janvier 2013, X. a présenté au Tribunal d'arrondissement de Lausanne,
direction de la procédure, une demande de mise en liberté immédiate. Celui-ci
l'a transmise au Tribunal des mesures de contrainte, qui, par ordonnance du 23
janvier 2013, l'a rejetée. Par arrêt du 6 février 2013, la Chambre des recours
pénale du Tribunal cantonal du canton de Vaud (ci-après: le Tribunal cantonal)
a rejeté le recours formé par la prénommée contre cette ordonnance. Elle a
considéré en substance que la détention préventive de la prénommée avait pris
fin le 13 novembre 2012 au moment où elle avait commencé à exécuter sa peine de
manière anticipée et que, de ce fait, elle avait perdu tout intérêt à voir ses
conditions de détention examinées périodiquement.
BGE 139 IV 191 S. 193

B. Agissant par la voie du recours en matière pénale, X. demande principalement
au Tribunal fédéral de réformer l'arrêt du 6 février 2013, en ce sens qu'elle
est immédiatement libérée, sa détention ne reposant sur aucun titre valable
depuis le 4 janvier 2013. Elle conclut subsidiairement à l'annulation de
l'arrêt attaqué et au renvoi de la cause à l'instance précédente pour nouvelle
décision au sens des considérants. (...)
Le Tribunal fédéral a rejeté le recours, dans la mesure de sa recevabilité.
(extrait)

Erwägungen

Extrait des considérants:

4. La recourante soutient que l'exécution anticipée de peine dont elle
bénéficie ne dispense pas la direction de la procédure de solliciter
périodiquement la prolongation de la détention provisoire. Elle dénonce une
violation de l'art. 227 al. 7 CPP qui serait applicable par renvoi - découlant
d'une interprétation systématique du CPP - de l'art. 236 CPP: l'absence de
renvoi de l'art. 236 CPP à l'art. 227 CPP devrait être considérée comme une
lacune à combler. Elle prétend aussi que sa détention ne repose sur aucun titre
de détention depuis le 4 janvier 2013.

4.1 Conformément à l'art. 236 al. 1 CPP, la direction de la procédure peut
autoriser le prévenu à exécuter de manière anticipée une peine privative de
liberté ou une mesure entraînant une privation de liberté si le stade de la
procédure le permet.
La détention provisoire s'achève lorsque le prévenu commence à purger sa
sanction privative de liberté de manière anticipée (art. 220 al. 1 2^e
hypothèse CPP). Lors de l'exécution anticipée de la peine, il ne s'agit donc
plus de détention provisoire ou de détention pour des motifs de sûreté
(MATTHIAS HÄRRI, in Basler Kommentar, Schweizerische Strafprozessordnung, 2011,
n° 2 ad art. 236 CPP).
Le CPP prévoit en outre que la détention provisoire peut être prolongée
plusieurs fois, chaque fois de trois mois au plus et, dans des cas
exceptionnels, de six mois au plus (art. 227 al. 7 CPP). Si le principe de la
prolongation régulière de la détention pour des motifs de sûreté s'applique à
la période comprise entre la notification de l'acte d'accusation et le prononcé
du jugement de première instance (ATF 137 IV 180 consid. 3.5 p. 185), le
Tribunal fédéral a récemment jugé que le principe du contrôle périodique de la
détention pour des
BGE 139 IV 191 S. 194
motifs de sûreté n'était pas transposable lors de la procédure d'appel (ATF 139
IV 186 consid. 2.2.3).
Par ailleurs, selon la jurisprudence, l'art. 227 CPP ne s'applique pas (ou
plus) lorsqu'une personne qui se trouvait précédemment en détention provisoire
entame l'exécution anticipée de sa peine (ATF 137 IV 177 consid. 2.1 p. 179).
La procédure pénale suisse ne prévoit pas que le Tribunal des mesures de
contrainte doive, de manière analogue, vérifier d'office périodiquement que les
conditions de la détention sont encore remplies, après que le prévenu a débuté
l'exécution anticipée de la peine (ATF 137 IV 177 consid. 2.1 p. 179; cf.
MARKUS HUG, in Kommentar zur Schweizerischen Strafprozessordnung [StPO],
Donatsch/Hansjakob/Lieber [éd.], 2010, n° 4 ad art. 236 CPP). En effet, l'art.
236 CPP ne contient aucun renvoi à l'art. 227 al. 7 CPP.
Dans la mesure où la personne concernée a donné son consentement pour exécuter
sa peine de manière anticipée, elle a par là même renoncé à certains des droits
que lui confère l'art. 5 CEDH (NIKLAUS OBERHOLZER, Grundzüge des
Strafprozessrechts, 3^e éd. 2012, p. 373 n° 1042; PATRICK ROBERT-NICOUD, in
Commentaire romand, Code de procédure pénale suisse, 2011, n° 2 ad art. 236 CPP
). Il en va ainsi du contrôle périodique de la détention, lequel interviendrait
en application de l' ATF 137 IV 180 consid. 3.5. Il n'en demeure pas moins que
le prévenu a la possibilité de solliciter en tout temps sa mise en liberté, en
vertu des art. 31 al. 4 Cst. et 5 par. 4 CEDH (HÄRRI, op. cit., n° 20 ad art.
236 CPP; OBERHOLZER, op. cit., p. 373 n° 1043; ATF 117 Ia 72).

4.2 En l'occurrence, la détention provisoire de la recourante a pris fin le 13
novembre 2012, date à laquelle elle a commencé à exécuter sa peine de manière
anticipée. Dès lors qu'elle a demandé à bénéficier du régime d'exécution
anticipée de sa peine et qu'elle est désormais détenue à ce titre, elle ne peut
prétendre au contrôle périodique de sa détention, pour les motifs qui ont été
exposés au considérant précédent. A cet égard, le passage de la contribution de
MATTHIAS HÄRRI (op. cit., n° 21 ad art. 236 CPP), cité par la recourante, se
rapporte à l'exécution anticipée des mesures et non pas à l'exécution anticipée
de la peine.
Pour le reste, la recourante a en tout temps la possibilité de demander sa mise
en liberté. Tant qu'elle ne le demande pas, son consentement pour l'exécution
anticipée de la peine est toujours valable, de sorte que la question du titre
de détention ne se pose pas.